Vos témoignages
«Donner de la valeur aux témoignages des personnes touchées par la maladie permet d’élaborer de nouvelles connaissances et de nouvelles pratiques.
Les associations de malades, notamment à travers leurs groupes d’échanges, les témoignages dans les médias généralistes ou spécialisés, les blogs, les réseaux sociaux jouent d’ores et déjà un rôle social et politique éminent.
Plus largement, recueillir des récits pourrait participer d’un mouvement de recherche « à ciel ouvert», permettant de développer une intelligence collective autour de l’expérience de la maladie et de l’amélioration des soins...».
Mino Jean-Christophe, Vivre après un cancer
Il y a un an, je faisais l’expérience du cancer et de son traitement. L’annonce a d’abord signifié l’arrêt brutal de ma préparation pour les Jeux Olympiques de 2024. Pire encore, à 32 ans, cela semblait marquer la fin de ma carrière d'athlète de haut niveau, entraînant une réorientation tout aussi brutale de ma vie. Puis, soudainement, l’éventualité de la mort fait irruption et brouille le sens de tout cela. Les priorités se recombinent. Après l’ignorance, terreau des idées noires, et l’épreuve inévitable de la mutilation chirurgicale, les possibles s’éclaircissent. La médecine est en effet désormais capable de réaliser des avancées qu'elle n'aurait pu accomplir - en tout cas pas de cette façon - dans les décennies précédentes. Mon horizon s’ouvre à nouveau, bien que limité par des statistiques à la fois précises et floues, dont celle d’une chimiothérapie en cas de récidive malchanceuse. C’est aussi cela, le cancer : une incertitude qui s’installe dans la durée, une pathologie du temps. Je n’ai pas échappé à cette étape de la chimiothérapie, ni au stigmate social de la maladie qui lui est associé. Pour ma part, cela a duré neuf semaines. C'est long, tant le corps est meurtri, et en même temps court, comparé aux parcours sinueux et incertains de nombreux·es autres malades, qui ne bénéficient pas non plus comme moi du privilège de la médiatisation bienveillante du sportif populaire, ou sont frappés de formes rares de cancer, hautement individualisées et instables. Ce fut le cas de Robin. Sa maman, Dominique, face au manque de structures de soutien en Belgique, m’a contacté à l’époque, dans l’espoir de le soulager car il n’allait pas bien. Le cancer, ou plutôt les cancers, malgré leur complexité conceptuelle, rencontrent certes généralement des traitements médicaux efficaces, bien plus solidement fondés que tout autre méthode alternative. Toutefois, ces traitements n’éliminent pas toujours les risques d’errance médicale, les parcours longs - parfois ponctués de la violence du mépris des spécialistes -, les handicaps physiques et psychiques qui en découlent, et aussi, malheureusement - c’est le cas de Robin - le décès. Pour un·e adolescent·e et ses proches confronté·es à cette terrible épreuve, pris dans ces cas-limites en réalité nombreux, le sentiment d’abandon et de morcellement - reflet de la fragmentation des services spécialisés - couplé à l’irréductible matérialité de la souffrance du corps altéré, est immense et tout simplement insupportable. Les représentations sociales erronées du cancer, associées au manque d’espaces de socialisation, d’éducation scientifique collective et de solidarité, contribue à ces souffrances. C’est précisément à ces difficultés que l’ASBL « Robin pour la vie » entend répondre, et elle a tout mon soutien.
- Julien Watrin
Témoignage de Julien Watrin de sa lutte contre le cancer sur RTL-TVI : https://www.rtl.be/page-videos/belgique/julien-watrin-athlete/2025-04-23/video/747326


Témoignage de Sophie Rene de Cotret

Je m’appelle Romane et j’ai eu une leucémie aiguë, j’avais 24 ans.
Le soir même de mon entrée à l’hôpital, le 24 juin 2019, le diagnostic était annoncé. En quelques heures, ma vie est mise sous cloche, je suis anéantie. Pas le temps de digérer la nouvelle, de se préparer psychologiquement à l’épreuve à surmonter. Il faut faire vite, très vite et dès le surlendemain commencent les lourds traitements.
Heureusement, j’ai rapidement eu la chance de pouvoir échanger avec une voisine qui était passée par le même service quelques années auparavant. Même si son parcours n’était pas comparable au mien, elle m’a fait relativiser sur beaucoup de choses. Ces échanges étaient précieux, car elle savait de quoi elle parlait, elle me rassurait pour la suite des traitements qui allaient arriver.
Le premier combat a duré 7 mois avec des retours à la maison entre les 3 phases en chambre stérile. Ce qui me faisait tenir bon entre mes 4 murs, était de me réjouir des visites que j’allais recevoir et de m’occuper à distance de mon activité paysanne. Après la greffe de moelle osseuse et la rémission annoncée, je suis heureuse, heureuse d’être en vie, de retrouver ma maison, ma famille, mon activité. Et puis, entre les prises de sang et les ponctions de moelle, j’essaie de recommencer à vivre un peu plus calmement cette deuxième vie qui m’a été donnée.
Grâce à ma famille, mes amis, les soignants que je ne remercierai jamais assez, nous avons collectivement vaincu la leucémie, la première bataille semble donc finie ! Et maintenant, c’est seule que je dois affronter la deuxième qui arrive : reprendre ma vie en main là où je l’avais laissée avant.
Pour moi, psychologiquement, c’est cette période post-greffe, qui a été la plus dure. Les mois passent, les visites s’estompent, la routine reprend le dessus, on essaie de « passer à autre chose », mais le corps, lui, il lui faut beaucoup de temps pour récupérer.
J’aurais aimé pouvoir échanger avec d’autres jeunes passés par là. Pouvoir discuter de tous les bouleversements qui s’opèrent, de la crainte omniprésente de la récidive, de la réappropriation et l’acceptation de son corps que nous avons dû jusque-là laisser entre les mains des médecins, des changements dans nos relations, au travail, de la stigmatisation qui en découle. Alors au fil de thérapies en tous genres et de lectures diverses, j’essaie d’avancer petit à petit vers une nouvelle facette de moi-même, différente, parfois surprenante et ô combien vivante !
Aujourd’hui, je me sens mieux et aimerais à mon tour pouvoir partager mon histoire avec d’autres jeunes en demande, grâce à l’association Robin pour la vie !
- Romane
Ma vie face au cancer : Le journal de Valentine
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